Notaires de France, note de conjoncture n° 60, 24 juillet 2023
L’analyse du marché immobilier est issue de la Note de conjoncture immobilière des notaires de France. Elle présente la conjoncture immobilière en France, ses tendances et l’évolution des prix de l’immobilier avec une projection jusqu’à juillet 2023. Il en ressort que le marché français du logement connaît un repli, qui s’accélère depuis le début de l’année.
Le volume de transactions de logements anciens en cumul sur les douze derniers mois en France (hors Mayotte) atteint 1 029 000 transactions à fin mai 2023. Depuis août 2022, le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois se contractait autour de 5 % mois après mois, mais depuis le début de cette année, les baisses prennent une plus grande ampleur, de presque du double (-12,6 % à fin mai 2023).
Cette chute est liée contexte inflationniste et à la hausse des taux d’intérêt, mais également à la fin d’un « âge d’or » où tous les paramètres « concourraient à une euphorie qui appelait par elle-même à la fin inéluctable de ce cycle ». Les notaires notent par ailleurs que le printemps, traditionnellement synonyme de pic d’activité dans l’année immobilière, n’aura cette fois pas opéré d’effet de rattrapage, confortant ainsi un marché tournant de plus en plus au ralenti.
Toutefois, à fin juillet 2023, les prix des logements anciens en France métropolitaine semblent entrer dans une phase de baisse : après la décélération progressive de la hausse des prix constatée depuis septembre 2022, les prix diminueraient de 1 % sur un an. La baisse enregistrée sur le marché du collectif (-1,4 % sur un an) serait plus forte que celle enregistrée sur celui de l’individuel (-0,7 %).
Selon l’analyse, l’année pourrait se terminer aux alentours des 950 000 transactions, signe d’une très forte décélération sur un an, ramenant la France à un rythme d’avant 2018. Le marché immobilier dans son ensemble subit une période de réajustement brutal dans lequel le marché du neuf s’est lui fortement dégradé, « faute de position des pouvoirs publics quant à un nouveau dispositif d’investissement locatif de type Pinel », mais également au regard de coûts de production contraints pour les promoteurs qui, corrélés à une augmentation inéluctable de l’effort d’épargne qu’impose la hausse des taux d’intérêt, essore d’autant le potentiel d’acquéreurs.